La tradition scolaire française (écriture cursive) prohibait l’accentuation des majuscules. Il en va de même de certaines « marches typographiques », dans la presse quotidienne notamment. Mais ce n’est pas la règle typographique !
Un peu de vocabulaire
Dans l’imprimerie (et en typographie, même numérique aujourd’hui), on distingue :
- les capitales (grandes capitales) ;
- les petites capitales (apparaissent avec le dessin d’une capitale, mais de la taille de ce que, dans le langage courant, on nomme « minuscules ») ;
- les caractères « bas de casse ».
Dans l’écriture cursive, on distingue :
- les majuscules (correspondance avec les grandes capitales) ;
- les minuscules (correspondant avec le bas de casse).
La notion de majuscule a aussi une valeur grammaticale spécifique (majuscule de phrase, de nom propre, identification de la première lettre d’un vers en poésie traditionnelle).
>>> Pour avoir plus de détails, voir Majuscules sur fr.wikipedia.
L’accent a pleine valeur orthographique
« On n’accentue pas les majuscules » : au nom de cette tradition scolaire, l’accentuation des lettres capitales est parfois condamnée… À tort comme le rappelle le Lexique de l’Imprimerie nationale :
« ETUDE DU MODELE et ÉTUDE DU MODELÉ »Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale,
4e édition, Imprimerie nationale, Paris, 1990-1997
C’est ce que rappelait également le 7 mai 1998 Dominique Momiron dans le forum langue française :
Les inconvénients de la non-accentuation
Les inconvénients de l’absence d’accentuation des lettres capitales sont dénoncés avec humour sur une page de Bernard Lombart qui rappelle que, dans un hôpital psychiatrique, « un INTERNE et un INTERNÉ, ce n’est pas la même chose ! »
Cet article est issu du site Langue-fr.net « Par amour de la langue française, au service de tous ses usagers »